La carte du monde ou...histoire de perception
J’étais dans une salle d’attente en feuilletant un magazine, une phrase d'un article m’a attiré l’attention : « pour les américains, vouloir devenir un champion du monde c’est ambitieux, pour les français c’est être prétentieux ! »
et Là, j’ai pensé... carte du monde et idée de thème d’article de blog !
J’ai parfois utilisé cette expression dans mes posts sans rentrer dans le détail. Aujourd’hui, je vous apporte des explications.
C’est quoi la carte du monde ?
Cela provient de la programmation neuro-linguistique (PNL) apparu dans les années 1970. Pour faire court, la « PNL » est issue du champ thérapeutique, beaucoup de travaux ont été faits avec des chercheurs linguistiques, anthropologues, gestalt, des chercheurs d’horizons divers. Nous pouvons parler d’art et science de la communication, la « PNL » permet aussi de comprendre comment les êtres humains fonctionnent.
C’est devenu un « outil » incontournable dans la communication.
Dans cet article, j’aborderai juste une des présuppositions de la PNL :
La carte n’est pas le territoire.
Rappelons que notre conscience ne peut traiter que cinq à neuf informations à la seconde alors que nous en recevons des millions de toute part. Nous appliquons donc un « filtre ». Ce filtre est paramétré par notre culture, notre éducation, nos relations, nos expériences tout ce qui fait notre vie !
Chacun d’entre nous dispose d’une carte qui lui est propre et donc nous ressentons, réagissons à travers notre réalité. Mais elle n’est pas forcément celle du voisin.
Cela me rappelle quelques anecdotes professionnelles notamment sur la différence de culture et donc de carte du monde. J’ai eu la chance de côtoyer des personnes de cultures différentes mais aussi être confronté à la complexité de se comprendre !
Nous n’avons pas la même carte du monde, ni les mêmes filtres, ni la même culture et nous réagissons, (et c’est normal), avec nos repères, nos croyances (au sens large).
Quand l’entreprise où je travaillais a été racheté par un groupe américain, j’ai été confronté à cette problématique de carte du monde. Issu de la PME, d’entreprises françaises et/ou familiales, le respect de la hiérarchie était très présent, le « vous » était de rigueur et vécu comme une marque de respect. Je « vouvoyais » le président et le personnel nous vouvoyaient sans pour autant qu’il y ait de barrière. La communication était pourtant bien présente et réelle. Pour les américains, c’était choquant, il faut dire que dans leur langue, le « tu » ou « vous » (?) n’existe pas. Donc la question ne se pose pas pour eux. Pour nous, si. Mais pour la politique du groupe, il fallait adopter le « tu » ! Pas simple et ce fut le premier « hic » car je n’ai pas changé mes habitudes, à tort ou à raison, c’est une autre histoire. Si je vous raconte cette anecdote, c’est pour expliquer cette « fameuse » carte du monde ! L’incompréhension était totale et source de conflit car chacun pensait avec « sa » culture et campait sur ses positions pensant détenir « la » vérité.
Une autre anecdote, quand je me suis déplacée pour la première fois aux Etats-Unis, nous étions une trentaine, de pays différents, et sans comprendre ce qui m’arrivait, quand je suis arrivée en réunion, une personne que je ne connaissais pas m’a fait un « hug » traduire, serrer dans ses bras. Moi, mon premier réflexe a été de reculer et de me demander ce qu’il me voulait. Rien ! c’était sa façon de vous accueillir (et pour tout le monde). Vous vous doutez que si on n’essaie pas de comprendre l’autre, c’est compliqué et source de quiproquo ! Et je pourrais vous donner plein d'autres exemples parfois comiques.
Nous réagissons en fonction de la carte du monde que nous avons dans la tête et il peut arriver (soyons honnête) fréquemment que nous ne comprenons pas la carte du monde utilisée par quelqu’un.
Il faut, à ce moment précis, se poser la question, pourquoi réagit-il comme cela ? Et ne pas hésiter à poser la question pour essayer de comprendre.
Des situations conflictuelles pourraient se dénouer très simplement en adoptant ce réflexe.
Ne pas faire de présupposition à la place de la personne. Vous n’êtes pas dans son cerveau donc il faut chercher à comprendre « ses » filtres.
Cela me fait penser à un test « très » ancien, celui de Rorschach, classé dans les tests « projectifs ».
Regardez ces deux images faites à partir des taches d’encre (ce test s’appelle aussi le test des taches d’encre et pour cause !).
Que voyez-vous ? Je vous l’accorde, il faut un peu d’imagination et… ses filtres personnels. Faites le test autour de vous, chacun devrait avoir une idée différente !
Vous avez compris, tout est affaire de perception. Et vous pouvez trouver des exemples dans votre vie de tous les jours.
Avez-vous cherché à éclaircir, un mot, une attitude quand vous ne compreniez pas l’autre ? ou que la réponse vous a surprise.
Un peu d’utopie (voir de naïveté). Imaginons que chacun essaie de comprendre la carte du monde de l’autre : Quand nous sommes confrontés à une situation où quelqu’un nous choque, nous surprend, nous énerve, essayons d’avoir une attitude plus compréhensive et accepter les particularités de l’autre.
Tout simplement de se poser cette question ?
Pourquoi sommes-nous agacés ? Peut-être que le problème ce n’est pas l’autre mais nous ! C’est une démarche intellectuelle à avoir, un peu de curiosité pour comprendre l’autre ! Donner pour recevoir.
Ne pas hésiter à exposer à l’autre la thématique, notre ressenti, pourra éclaircir la situation.
Essayez ! Je vous assure cela facilite la vie…
Le prochain thème, (je change de registre mais pas trop) portera sur :
« comment motiver une équipe » !